Partie 2/2: Êtes-vous un Business Romantic? Une philosophie de travail pouvant allier éthique, valeurs et performances…

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Mathias Ervyn, un Business Romantic ? Le point central de l’article précédent a été de démontrer comment le digital et le romantisme sont complémentaires dans un univers professionnel. En mentionnant le phygital, vous avez devinez que j’ai déjà amorcé un pied dans le concept de Tim Leberecht. Mais ça ne s’arrête pas là, en m’intéressant au Business Romanticism, je me suis rendu compte que dans ma vie, professionnelle essentiellement, je peux être qualifié de romantique. Et je l’assume! 

J’applique, en effet, plusieurs piliers de la philosophie de Leberecht qui, pour moi, sont essentiels au bon développement d’une entreprise du 21ème siècle, et que l’on se qualifie de romantique ou pas:

Le networking : L’interaction étant un des concept phare du Business Romantic, le networking l’est aussi par addition. Aujourd’hui tout bon entrepreneur doit avoir son réseau et pour cela il faut faire du networking. Participer à des événements, échanger avec des professionnels, se rendre dans une entreprise en tant qu’outside-speaker. 

Tous ces exemples je les pratique quasiment quotidiennement. Je vais à la rencontre de collègues, d’étrangers et je me crée un réseau. Je sors de ma zone de confort. 

Jouer sur l’émotion : Ayant une agence de communication, je dois la plupart du temps vendre au client un produit qui n’existe pas encore. En développant nos stratégies, je dois lui proposer de l’émotion, et l’emmener dans un monde que nous avons imaginé et qui lui correspond.

Purpose over productivity : Je ne vais pas mentir, dans mon métier j’ai besoin d’être productif. Mais mon métier je le fais avant tout pour inspirer, faire plaisir aux clients, raconter une histoire qui m’a touché. Je ne dirais pas que je mets le but avant la productivité comme les Business Romantics, mais j’essaie, dans ma vie professionnelle d’apporter le bon équilibre entre les deux.

Perform the job with honor : Je vieillis (malheureusement) et plus j’avance, plus j’essaie de faire mon travail avec honneur. Par honneur, j’entends éthique. Je ne vais pas mal parler sur des collègues, griller quelqu’un dans le métier ou encore faire des promesses aux clients que je ne pourrai pas tenir. Si je peux être fier de faire mon job, c’est déjà un bon indicateur de succès pour moi et c’est dans cette philosophie que je me retrouve chez le Business Romantic.

Bien entendu, je n’applique pas à la lettre tous les principes du Business Romantic, mais je partage leurs idées et me retrouve dans cette philosophie. Reconnaitre ce détail fait peut-être déjà de moi un Business Romantic ? 

Et les performances alors ? 

Malgré les similitudes que j’entretiens avec le concept, je me distingue de lui sur un point. 

Pour moi, le profit reste, malheureusement, dans un monde entrepreunarial un des objectifs principaux. Le Business Romantic, lui, ne cherche pas du tout à faire du profit, il a d’autres indicateurs de performance: faire son travail avec honneur, inspirer les autres ou encore servir un but, une cause. 

Certes, je me retrouve dans ces concepts, mais je ne peux pas me permettre de négliger le la rentabilité de mon entreprise. En regardant ces indicateurs, une question préoccupante se pose naturellement: une entreprise appliquant les principes du Business Romanticism peut-elle devenir économiquement viable et autonome ?

Une entreprise “for-profit” appliquant à la lettre le modèle du Business Romanticism pourrait-elle sur le long terme avoir quelques problèmes? En tant que coach digital, je ne cesse de dire que mesurer est primordial. Les analytics tiennent une place très importante dans n’importe quel business, il faut savoir si on va dans la bonne direction ou non et mesurer ses performances afin d’optimiser. 

Or, le Business Romantic a pour philosophie « Quantify Nothing » et c’est ici que, pour moi, il y a une discordance avec le concept. Que l’entreprise ait un but lucratif ou non, il faut mesurer les performances en se servant du digital et des outils comme Google Analytics. Il faut savoir qui sont nos clients, ce qu’ils veulent, d’où ils viennent, combien de temps ils passent sur notre territoire digital, etc. Ne rien mesurer signifie généralement aller droit dans le mur.


Le dilemme du coeur et du profit

Malgré tout, la plupart des concepts du Business Romanticism ne sont pas incompatibles avec le profit. Certains d’entre eux boosteraient même la productivité des employés avec pour conséquence la génération de bénéfices. 

Par exemple, en ayant comme but d’améliorer les conditions de travail des employés, le Business Romantic fournit par la même occasion un contexte propice à la productivité. De plus, le client sera aussi mieux traité et plus à l’aise dans un contexte plaisant, ce qui faciliterait les relations à court et à long terme. 

De la même manière, donner temps et des challenges aux collaborateurs a pour but de les motiver et de leur donner envie de travailler. Il ne faut pas négliger la motivation, si un employé n’a plus d’envie, le client va le ressentir. C’est pourquoi il faut perpétuellement entretenir cette motivation à travers divers petits gestes et challenges. 

Il est donc possible pour une entreprise for-profit d’adopter certaines parties de la philosophie de Leberecht. Le Business Romantic, bien qu’il ne cherche pas le profit comme but premier, emploie des méthodes qui éventuellement donnent lieu à une meilleure productivité.

Et vous ? Prêts à devenir Business Romantic ? Prendre un risque ou l’intégrer petit à petit ?

Et voilà, c’est ici que le tour d’horizon touche à sa fin. Et il est question de vous! À travers ces articles, j’ai essayé de vous donner un petit aperçu de ce qu’est le Business Romantic en insistant sur les concepts clés de cette philosophie : l’Humain, les interactions, la complémentarité avec le digital, etc.

Mon but était également de vous parler de mon expérience personnelle et de vous donner un avis critique sur la philosophie de Leberecht. 

Je pense avoir prouvé en quoi le modèle du Business Romanticism ne veut pas dire sacrifier tout profit et que bien au contraire, il pourrait même aider à améliorer la productivité d’une entreprise. 

Cette philosophie qui de prime abord peut paraître un peu utopiste, se révèle, après analyse, assez concrète et applicable à n’importe quel type d’entreprise. À condition bien sur de ne pas l’appliquer à la lettre et de se servir seulement des concepts qui paraissent les plus pertinents pour votre cas personnel. 

Alors êtes-vous prêts vous aussi à oser un peu de romantisme dans votre business ?